Chercheur de saphires

C’est une chasse au trésor digne du bout du monde. Mais elle se déroule dans le Puy-de-Dôme sous le clapotis d’un paisible ruisseau, où un passionné de minéraux a découvert un gisement de saphirs. Accroupi dans l’eau, Nicolas Léger gratte inlassablement le lit inférieur du cours d’eau aux berges verdoyantes, avant d’en tamiser les dépôts sédimentaires. Au milieu des grains de sable, quelques reflets bleutés trahissent la présence du précieux minéral, témoin des richesses minérales des volcans d’Auvergne.  Sa première gemme, il l’a découverte « de manière fortuite » lors d’une prospection.   « Derrière une pierre visible assez facilement du bord de l’eau, il y avait un reflet bleu, qui m’a intrigué. J’ai cru un premier temps à un vieux bout de verre », raconte le gemmologue amateur de 39 ans, au visage émacié et aux yeux aigue-marine.  « Le saphir était remonté à la surface alors qu’habituellement, ils restent enfouis dans des trous creusés dans le lit profond de la roche, piégés par leur densité », souligne le « gratteur de cailloux ».  Arpentant la rivière, il finit par débusquer « une zone de concentration intéressante » de cristaux tirant du bleu roi au bleu vert, gros « de plusieurs millimètres à plusieurs centimètres ».   Si le foyer de corindons – nom scientifique du saphir et du rubis – est « exceptionnel par la taille » des pierres, sa découverte n’est pas une surprise.  « Partout où il y a des rivières et torrents qui descendent des volcans, il y a des saphirs », assure le géologue clermontois Pierre Lavina. « Ils ont été transportés de leur source profonde par des magmas remontant à la surface lors d’éruptions volcaniques explosives », précise-t-il.   – Un cimetière de minéraux –   Car, on le sait moins, le sous-sol auvergnat regorge de pierres précieuses. « La région est un cimetière de minéraux. Elle est connue depuis le Moyen-Age pour ses saphirs et grenats du Velay, qui garnissent les trésors des rois de France », renchérit Gérard Astier, responsable de la Maison de la pierre philosophale à Issoire.  « Pour des passionnés de minéraux, c’est le Nouveau Monde ! Il y une richesse et une diversité époustouflante: de la fluorine, de la tourmaline, des traces d’émeraudes… Grâce aux nouvelles connaissances scientifiques, on peut relancer la prospection », estime Nicolas Léger, qui s’est associé avec des étudiants de l’Institut polytechnique UniLaSalle de Beauvais et de l’université Clermont Auvergne.  Ensemble, ils remontent le temps pour retrouver la source originelle de ces saphirs et les circonstances de leur formation.  « On va de découvertes en découvertes. C’est palpitant, un plaisir quasi enfantin, +Indiana Jones+ sans les méchants », s’enthousiasme Nicolas Léger, qui tient à garder secret le nom de la rivière, dont une partie a récemment été « défoncée » par des chercheurs indélicats.  – Le retour de l’améthyste française ?-  Mais pierre qui roule n’amasse pas mousse. « L’enrichissement est scientifique. Vu le temps et l’énergie dépensés ces dix dernières années, ce n’est pas viable économiquement », assure Nicolas Léger, qui investit ces derniers temps tout son temps dans la relance d’une exploitation d’améthystes.   Ce quartz violet cardinal a en effet été extrait pendant plusieurs siècles – jusque dans les années 70 – autour de la commune de Vernet-la-Varenne, qui a même sa Maison de l’Améthyste.  Un nouveau filon a été découvert dans le secteur, sous un arbre déraciné. L’ancien chargé d’études en froid industriel souhaite y extraire ces pierres semi-précieuses dans le cadre d’une micro-carrière et relancer ainsi une filière française tombée aux oubliettes, « avec une traçabilité et des conditions d’exploitation qui respectent l’environnement ».  « On ne trouve plus d’améthyste française sur le marché hormis des pierres mises en vente sur des bourses minéralogiques », regrette encore le gemmologue qui souhaite faire visiter le site au public « dès cet été », une fois les autorisations nécessaires obtenues.  « La valorisation du patrimoine géologique de cette zone rurale peut être également un bel outil de développement économique et touristique », assure encore ce dernier. Ou comment faire d’une pierre deux coups.

En hélico à La Rochelle

On a parfois tellement le nez sur une chose qu’on finit par ne plus la voir. Regardez le monde. Au quotidien, il se résume à un espace vide entre les points de chute que sont la maison, le boulot, le supermarché, et le chalet de vacances. Mais je crois qu’il est important de temps à autre de prendre son temps de regarder à nouveau. Et c’est justement ce que j’ai fait samedi dernier, avec un baptême en hélicoptère à La Rochelle. Plutôt que de monter sur la table comme John Keating, je me suis envolé pour découvrir notre belle planète sous un nouvel angle. De mon perchoir hélicoïdal, j’ai pu découvrir de splendides paysages sublimes. Mais ce n’est toutefois pas là qu’était le véritable intérêt de ce vol. Tout son intérêt était à mon sens dans le changement de perspective, non seulement physique mais aussi psychique. Lorsqu’on est sur Terre, plongé dans sa vie, on pense que l’humanité représente tout, et que nous sommes importants. Pourtant, il suffit de prendre un peu de hauteur pour voir à quel point nos existences ont peu d’importance. Un vol en hélicoptère est vraiment inhabituel. L’hélico ne prend pas son élan : le décollage est donc bien plus lisse. Mais une fois là-haut, les sensations sont plus puissantes que dans un avion : comme l’appareil pique du nez pour avancer, l’on ressent de manière physique chaque changement de direction de l’engin. Cela dit, rien de gênant ni de particulièrement inquiétant : c’est juste étrange, mais on s’y fait vite. Là-haut, la ville se réduit à une simple tache de lèpre sur le tissu de la terre. J’ai compris que tout ce décor qui nous entoure au quotidien n’est en définitive qu’un grain de poussière dans ce monde. Et que nous ne sommes nous aussi que des grains de poussière, vivant le temps d’un clin d’oeil au regard de l’univers. C’est une chose que je savais déjà, évidemment, mais on peut difficilement comparer le fait de savoir cela et le fait de le sentir. La science révèle depuis longtemps que l’homme est loin d’être le centre de la création. Mais au quotidien, nous sommes toujours convaincus d’être le centre de l’univers. C’est une étrange expérience que de s’extraire de soi-même et de prendre conscience que le monde est vaste. Si l’occasion se présente pour vous, je vous recommande vivement de réaliser un baptême en hélico, pas tant pour les paysages, plutôt pour cette révélation qu’on ressent en découvrant la grandeur du monde. Je vous mets en lien mon baptême, pour ceux qui veulent s’envoyer en l’air, voilà le lien vers mon baptême. Pour en savoir plus, je vous recommande la lecture du site sur cette expérience de baptême de l’air en hélicoptère à La Rochelle qui est très bien fait sur ce sujet.