Hors contrôle

François Fillon est un florilège, ces derniers temps : un florilège de scandales ! Pas un jour ne se passe sans qu’il en rajoute une couche. Même ses réactions aux révélations sont scandaleuses. Il faut voir par exemple comment il a réagi à sa mise en examen : il l’a balayée d’un revers de la main comme s’il s’agissait d’une chose bénigne ! La semaine dernière, j’ai fait un voyage de groupe à la Guadeloupe où j’ai discuté de son cas avec quelques personnes. Et évidemment, la conversation n’est pas restée calme très longtemps ! D’autant plus que nous étions d’horizons politiques différents, et que chacun a donc mis un peu d’huile sur le feu. Toutefois, nous nous sommes retrouvés sur un point : pour nous, Fillon a définitivement dépassé les bornes. Même ceux qui le soutiennent toujours à ce jour sont écœurés. C’est consternant : il maintient sa candidature car pour lui, notre pays sombre et il peut lui venir en aide ; seulement, il oublie de préciser qu’il est lui-même un poison insidieux dans cette présidentielle ! Et pas seulement parce qu’il empêche tout débat sur le fond avec ses affaires. Il a fissuré le parti, et a de fait entraîné les électeurs républicains à se partager en trois camps : ceux qui restent avec lui, ceux qui optent pour Macron, et ceux qui dévient vers le Front National. Il a le mérite d’avoir fait d’une élection où la droite devait gagner facilement une piste grande ouverte pour Macron et le FN. Pas mal, pour quelqu’un qui veut « aider » la France…
Tout montre que Fillon est dans l’incapacité de réunir une majorité : comment les gens pourraient-ils donner leur voix à un homme qui veut réduire le déficit mais porte des costumes à 6000 euros et paye sa femme à ne rien faire avec l’argent du contribuable ? L’inconscience de cet homme est tout simplement glaçante. Ou alors, il y voit là une occasion : gagner cette élection est pour lui la seule façon de sortir la tête haute de ces affaires. Cela expliquerait cette résolution à sauver une candidature kafkaïenne.
A part ça, j’ai été enchanté par ce voyage de groupe. Tenez, voilà le site qui le propose, si vous cherchez votre prochaine destination vacances. Retrouvez plus d’informations sur l’organisateur de ce voyage à la Guadeloupe.

Adapter et ouvrir les concours dans la police

Dans le monde contemporain, rien ne semble justifier la primauté des formations juridiques parmi les cadres supérieurs de la police et de la gendarmerie, qui ont bien d’autres compétences à mobiliser que le droit. Force est ainsi de constater que sa plus large ouverture aux profils scientifiques confère à la gendarmerie une plus grande agilité dans l’appropriation du défi numérique. Les épreuves doivent donc être repensées, notamment dans les concours de la police, pour permettre aux non-juristes de postuler sans partir avec un handicap. Dit autrement, les forces de sécurité doivent veiller à intégrer notamment des profils scientifiques et numériques parmi leurs nouvelles recrues, y compris sur des postes de commissaires ou d’officiers. Police et gendarmerie devront pour cela renforcer leur attractivité en tant qu’employeurs par rapport au secteur privé et développer des atouts suffisants (rémunération, perspectives de carrière, formation, mobilité, …) pour identifier, attirer et intégrer les meilleurs éléments. Enfin, une mise en phase des processus de recrutement (calendrier des concours) avec les sorties d’école ou l’arrivée sur le marché du travail de jeunes diplômés permettrait d’éviter que police et gendarmerie ne soient des orientations par défaut (même si les attentats de 2015 semblent avoir changé la donne). Une campagne de communication adaptée, menée dans des établissements ciblés, tout comme le développement de contrats d’apprentissage, pourraient constituer d’autres leviers de sélection efficace des candidats.